Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ACHETEUR EN GRANDE DISTRIBUTION
1 février 2008

La presse aborde le sujet des marges arrières

A noter l'excellent article paru aujourd'hui dans Libé de Grégoire BISEAU:

Marche avant sur la marge arrière

Pouvoir d’achat. Le projet de loi Chatel clarifie les règles du jeu dans la grande distribution.

GRÉGOIRE BISEAU

QUOTIDIEN : jeudi 1 novembre 2007

La grande distribution au secours du pouvoir d’achat des Français. Voilà, la belle affiche que souhaiterait placarder un peu partout dans l’Hexagone le gouvernement pour redonner un peu de peps aux ménages. Ils en ont besoin car si on en croit l’indice Insee, leur moral, qui s’est encore effrité en octobre, est retombé à son plus faible niveau depuis mars. Et puisque Nicolas Sarkozy refuse toute perspective d’un Grenelle des salaires, reste donc à trouver le moyen de faire baisser les prix, notamment, des produits de consommation courante.

D’où le projet de loi pour le «développement de la concurrence au service des consommateurs» de Luc Chatel, le secrétaire d’Etat à la Consommation et au Tourisme, présenté hier en Conseil des ministres. Le problème, c’est que, pendant ce temps-là, Michel-Edouard Leclerc, pourtant intime de Nicolas Sarkozy, se paye des pages entières de publicité dans la presse pour expliquer que ce n’est pas avec «cette réformette» (comprenez la loi Chatel) que l’on va empêcher les industriels de l’agroalimentaire d’augmenter leur prix (lire ci-contre).

«Il est magique». «J’ai envie de dire “monsieur Chatel, vous vous trompez”, nous explique Leclerc. Il faut nous laisser négocier directement avec les industriels, pour couper les hausses qu’ils prévoient. Sinon, c’est une inflation de 2,5 à 3 % qui nous attend au premier trimestre 2008.» Ce genre de sortie rend hystériques les industriels de l’agroalimentaire. «C’est un gigantesque baratin tout cela», assure un de leurs représentants. Et au gouvernement, on soupire. «Il est magique Leclerc. Il passe très bien à la télé et il peut dire n’importe quoi, tout le monde le croit», se désespère un ministre. «La vérité est que la grande distribution n’espérait pas qu’on puisse aller aussi loin il y a encore quelques semaines», assure pourtant Luc Chatel. Alors qui bluffe dans ce bel exercice de com ?

Pour répondre à la question, il faut décortiquer ce qui se cache derrière les fameuses marges arrières, que le projet de loi Chatel est censé enterrer une bonne fois pour toutes. Prenons une calculette. Soit une enseigne qui achète sa palette de boîtes de raviolis 100 euros à un industriel. Puis, dans la foulée et après négociation, le même hyper se fait facturer 20 euros, un service commercial, pour placer la boîte de raviolis, en tête de ses gondoles. Avec la loi Galland, l’hypermarché ne pouvait pas répercuter ces 20 euros sur le prix de vente. Pendant longtemps, tout le monde a trouvé son compte dans cette tambouille. Les industriels maintenaient leurs prix. Les hypers gonflaient leurs marges. Tous, sauf le consommateur.

La loi Dutreil avait commencé à faire bouger le système, en permettant une réintégration partielle des marges arrières dans le prix de vente. Luc Chatel, lui, va plus loin et propose une réintégration totale. Demain, un hyper pourra, s’il le souhaite, vendre au client sa palette de raviolis 80 euros (100 moins les 20 euros de marge arrière). «Contrairement à ce que dit Leclerc, ce n’est pas une réformette, c’est une révolution pour toute la profession», affirme Olivier Desforges, président de l’Institut de liaisons et d’études des industries de consommation (Ilec). A Bercy, on espère beaucoup de la mesure. «La loi Dutreil a permis de faire baisser de 3,2 % les prix sur un peu plus d’un an. Donc, on peut espérer que le mouvement va se poursuivre», dit-on dans l’entourage de Chatel.

Assouplir. Pourquoi Leclerc est-il si colère ? Parce que lui et le reste de la profession aimeraient bien aller plus loin et revenir sur le principe dit de «non-discrimination». Une règle qui veut que le prix d’achat d’un produit (avant négociation finale) proposé par un industriel s’impose à toutes les enseignes, quelle que soit leur taille. Luc Chatel n’est pas contre assouplir le principe. A la condition de préserver les PME. Hier, il a confié à Marie-Dominique Hagelsteen, ancienne présidente du Conseil de la concurrence, un rapport sur la question.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Je crois qu'il faut laisser jouer la concurrence car bien souvent on trouve partout presque les memes prix des produits en soldes.
ACHETEUR EN GRANDE DISTRIBUTION
Publicité
Publicité